• Loups

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    Bienvenue dans la section histoire

    Ici je publierai une fan fiction reposant sur le monde des loups-garous.

    Tout ça est pour l'instant en cours de préparation, donc il faut patienter.

    Cependant, comme vous pourrez le voir, une partie y est déjà!

    Bonne lecture!


    Petites pensées     Petites pensées     Petites pensées
     

    Résumé

    ∙ Avant tout

    ∙ Premier

    ∙ Second

    ∙ Troisième

     

     

    Loups

    Loups

    Loups

  • Je ne sais pas si vous avez déjà connu cette situation qui vous trouble parfois, qui vous emplie de curiosité et vous rend habituellement impatiente. Vous savez, cette situation lorsque vos parents croisent quelqu'un qui vous connaît mais que vous ne connaissez pas. Alors vous vous questionnez et essayer de faire un lien et de trouver d'où vient cette personne. C'est exactement ce que je devrais ressentir en ce moment, mais le coeur me lève dès que je me pose trop de questions. Contrairement à l'habitude, je n'ai aucune envie de relever la tête pour voir qui est devant moi à répéter le fameux "mais tiens donc, comme tu as grandi depuis la dernière fois!".
    Tout ce que je fais n'est que de me répéter que cet endroit est simplement l'enfer maudit de tous.

    Le salon funéraire.

    Je ne peux même pas dire s'il a changé depuis cinq ans. Je me souviens qu'Avigail et moi ne pipions pas un mot, on ne répondait à personne, trop occupées à fixer un point dans la salle pour ne penser à rien. Si les gens s'étaient attendus à ce que l'on fasse plus qu'un simple remuement pendant qu'ils nous serraient la main, ils avaient été bien déçus. Ceux qui s'attendaient à une réponse ou à un remerciement en retour de l'offre de leurs condoléances avaient dû être surpris aussi. À respectivement douze et onze ans, Avigail et moi étions totalement démunies par la perte de notre aînée.

    Pia était notre guide, notre leader et surtout, notre grande soeur qui semblait tant tout connaître de la vie. Elle nous aimait et nous endurait beaucoup. Je sais parfaitement que je peux compter sur mes doigts les fois où elle avait perdu patience et souhaiter notre perte. Excluant ces moments rarissimes, je crois qu'elle bénissait le ciel d'avoir eu deux soeurs. Avigail et moi ne pouvions même pas mentir tant elle le devinait à chaque fois et finissait par nous convaincre de tout avouer. Elle nous aimait et nous connaissait par coeur.

    J'imagine qu'elle a eu, comme toute autre personne, ses peines et ses faiblesses, mais nous étions probablement trop jeunes pour y prêter attention. À l'âge que nous avions, nous commencions à être un peu égoïstes. Vive la pré-adolescence.

    Lorsqu'elle était partie, Avigail et moi étions comme en état de choc. Nous n'avons plus jamais refait les mêmes choses qu'avant. Nous n'avions plus notre sécurité habituelle et avec notre grande soeur était parti notre plus grand repère. Je ne me rappelle pas beaucoup de moments où nous, les deux survivantes, avions été vraiment proche depuis cet événement. Habituellement, on dit qu'une grande perte nous rapproche et nous rend plus solidaires mais, dans notre famille, cela a eu l'effet inverse. Nous avions passé de meilleures amies à connaissances. Nous n'avions plus autant d'amusement ensemble, et rares sont les fois où nous sommes allées dans la chambre de l'autre afin de rire ou parler comme avant. Il est sûr que c'est arrivé, quelques fois, et chaque fois ça me remettait un peu de joie dans le coeur. Simplement, je ne sais quel était le malaise, mais il semblait toujours revenir. Chaque fois que nous pouvions sourire ensemble, le lendemain nous devions recommencer depuis le début, comme si la veille avait été oubliée.

    Bref, Avigail et moi... ça n'est jamais revenu.

    Je crois bien que c'est ça qui me rend le plus triste. J'ai perdu ma soeur avec laquelle je n'ai pas profité de ces dernières années. Nous aurions pu continuer à être aussi complices que lorsque Pia était là, mais ça n'est pas arrivé. Nous n'avions plus aussi ri qu'avant. Elle est partie et nous ne pourront jamais rattraper ce temps perdu entre nous.

    -Rivka?

    Je relevai la tête et vis Keliam. Comme tous les enfants de parents meilleurs amis, nous avons, en quelques sortes, été forcés de s'entendre. Lorsque nous étions jeunes, nous étions en forte relation de haine. Il était trop taquin pour moi et exagérait bien trop. Lorsqu'il a remarqué que j'étais un peu peureuse de tout, il n'a pas hésité à le mettre à son avantage. Au fil du temps, j'ai fini par m'habituer à ses mauvais tours et lui aussi a appris, après de multiples sermons de la part de ses parents, à se calmer un peu. Et c'est là qu'est venue l'amitié.

    -Viens avec moi, chuchota-t-il.

    Je le suivi parce que je n'avais pas envie de me débattre et d'en faire une scène. Mais je ne pouvais pas non plus nier avoir envie de quitter cette pièce où je suffoquais plus qu'autre chose sous les regards de toutes ces personnes inconnues. Mais comment diable mes parents connaissaient autant de gens? Et c'est sans compter les yeux de quelques élèves de l'école. Je pouvais presque percevoir leurs pensées, simplement en croisant leur regard.

    -Mais pauvre elle, ses deux soeurs sont mortes avant d'avoir atteint la majorité, quel drame!

    Le moment de délivrance ne vint que lorsque la porte se referma, quand je savais que tous ces regards ne me fixaient plus moi, mais la porte.

    On me tapotait la joue et, frustrée de devoir sortir de mes pensées, je m'empressai d'éloigner cette main et de fixer hargneusement mon meilleur ami. C'était sans prendre en compte que j'étais déjà frustrée à cause de toute cette pitié qui planait dans le regard des gens.

    -Qu'est-ce que tu me veux? grognai-je.

    -Oh, pardonne-moi, ce n'est pas la Bête que je voulais réveiller, mais plutôt Rivka, s'amusa-t-il.

    Mon regard resta sur lui et il marmonna que c'était plutôt raté. Il se laissa glisser contre le mur en soupirant, finissant assis adossé contre la brique. Position que je m'empressai d'imiter.

    -Je suis désolée Liam. C'est seulement que...

    -Mais non, tu n'as pas besoin de te justifier, commença-t-il en m'approchant de lui avec son bras. C'est totalement normal de disjoncter dans ces circonstances. Hein, petite bombe?

    Il me frotta le poing sur la tête, ce qui eu le don de me décoiffer. Je le maudis intérieurement avant de me défaire de son bras et de goûter pleinement à cette température de fin d'octobre. Je n'étais qu'en petite robe noire et ma veste était restée à l'intérieur.

    -Tu sais, si jamais tu es en manque d'affection... commença Keliam, saches que je te considère comme ma soeur, même si ce n'est pas le cas. Si tu as quelque chose sur le coeur ou besoin de parler, tu peux compter sur moi Rivka. Je ne te laisserai pas seule au monde, avoua-t-il après un long silence.

    Après un instant de réflexion, je m'entendis glousser avant de lui mettre la vérité au visage.

    -Honnêtement Liam. Tu sais très bien que je ne lui parlais pas tant. Si j'ai eu à me confier, ce n'était pas  vraiment à elle que je le faisais.

    -Et c'était le problème. Vous n'avez jamais agit comme des soeurs.

    -Et t'y connais quoi dans la relation de soeurs? me fâchai-je.

    -Eh bien, j'y connais que des soeurs s'entretuent généralement tout le temps. Elles se hurlent dessus et sont jalouses de l'autre. Elles se volent leurs vêtements et leur poupées. Quoique ça, parfois, elles le font ensemble sur une base de partage. Aussi, elles peuvent être complices et jouer de mauvais tours autour d'elles et en rire même si ça rate complètement. Ce qui est sûr, c'est qu'elles ne s'ignorent pas.

    J'allais répliquer mais je me résignai plutôt à laisser ce pauvre type parler tout seul pendant que je sombrais dans mes pensées. Il ne faisait qu'une description d'Avigail et moi dans notre enfance. Je m'ennuie de notre relation de soeurs et meilleures amies. Je dois avouer que même nos chicanes me manquaient, nos vols et partages de jouets aussi. Je m'en veux de ne pas avoir agit pour que la distance diminue entre nous deux et que nous n'ayons pas besoin de tout recommencer à chaque fois.

    En pensant à tout cela, je ne fis aucun effort pour retenir cette larme cristalline qui ne demandait qu'à fuir mon esprit trop confus.

    Est-ce nécessaire d'éprouver une quantité titanesque de remords dans cette situation déjà bien trop difficile et instable qu'est le deuil?

    ~ ~ ~ ~ ~

    Tout ce que j'ai pu faire par la suite ne fut que de me renfermer de plus belle.


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  • Dans mon état comateux, je sentais le froid m'envahir. J'essayai de me mettre en boule pour me réchauffer, sans succès. Je tâtai mon matelas de mes mains, à la recherche de ce qui avait la tâche de me garder au chaud.

    Et je râlai.

    D'un élan soudain, je m'assis en ouvrant les yeux. Je m'habituai à la noirceur de la pièce tout en rampant jusqu'au pied de mon lit, endroit où je retrouvai mes couvertures sur le sol.

    《Encore...》 murmurai-je à
    moi-même.

    Cette situation était souvent le résultat de mon sommeil mouvementé. Mon réveille-matin m'était totalement inutile vu le froid qui, quotidiennement, envahissait mes pieds nus.

    Alors que j'étais en pleine tentative de réchauffement, enroulée en saucisson dans mes couvertures,
    j'entendis des bruits de pas ainsi que la porte d'entrée qui se refermait. J'étais seule à la maison depuis trois jours et j'espérais sincèrement que c'était mes parents qui revenaient enfin.

    À partir du moment où ils étaient partis à l'hôpital avec ma sœur Avigail, je n'ai pas eu une seule nouvelle. Depuis quelques semaines, elle était faible et n'avait que des migraines successives. De plus, tout avait empiré dans les derniers jours. Elle toussait à en pleurer et n'avait plus d'énergie. Mes parents ont fini par réagir et faire quelque chose pour elle, la situation devenant invivable pour tous.

    J'allais descendre les escaliers afin d'aller les rejoindre, mais je les entendis échanger et je décidai de plutôt les écouter.

    《Taliah, commença rudement mon père, tu savais très bien que ceci arriverait, c'est la même situation qu'il y a cinq ans qui se répète et qui, sois en sûre, n'est pas encore terminée!》

    Il parlait d'une voix un peu trop autoritaire. De plus, en prenant ses propos et son ton en considération, j'en déduisis que ma sœur n'était pas avec eux. Était-elle restée à l'hôpital?

    Je me couchai au sol, sur le ventre, près des escaliers. Je ne voulais pas être aperçue.

    Et je voulais en savoir plus.

    《Chuuut, Kiel. Et si jamais
    Rivka était réveillée? Elle ne devrait pas nous entendre parler de ça... du moins, pas pour l'instant, répliqua ma mère d'une voix faible et incertaine.》

    J'attendais des informations. Surtout que, maintenant, je savais que je ne devais pas savoir.

    《Rivka, Rivka, mais tu sais bien que ça lui arrivera à elle aussi! Diable Taliah, cette gamine avait peur de son ombre jusqu'à ses quatre ans!》

    Je grimaçai. Outre ce geste, si vous croyez que cela aurait pu être le cas, je n'étais pas surprise. Comparée à mes sœurs, je me retrouvais assez basse dans l'estime de mon père et je crois bien que ça ne pourrait jamais changer.

    Quoique, en pire, c'était toujours envisageable.

    Des sanglots provenant de ma mère m'arrachèrent à mes pensées. Malgré l'envie d'aller la voir, je fis demi-tour rapidement dans ma chambre en me recouchant sur mon lit. J'avais envie d'aller m'enfouir dans ses bras parce que ce n'est jamais facile de voir sa mère en pleurs, mais je ne le fis pas pour ne pas me dévoiler dans mon écoute discrète. J'attendis donc sur mon lit en faisant semblant de dormir, après tout, ils reviennent de trois jours d'hôpital donc ils chercheront certainement à m'aviser de la situation.

    Peu de temps après, les yeux fermés, j'entendis la porte grincer en s'ouvrant lentement et cela me donna une raison pour simuler un réveil.

    《Oh ma chouette, tu dormais encore? me demanda ma mère d'une voix enrouée.》

    Je me retournai sans un mot pour lui faire face alors qu'elle s'assoyait sur mon lit. Son visage semblait avoir pris plusieurs années, elle qui paraissait habituellement beaucoup plus jeune que son âge. Sur son cou brillaient les larmes qui s'étaient tracées un chemin et sur ses joues de nouvelles ruisselaient. La tristesse qui recourbait ses épaules habituellement si droites et fières m'envoyaient une vague de questions supplémentaire en tête.

    《Que se passe-t-il? M'inquiétai-je après mon d'observation. Tout va bien?》

    Elle me regarda d'un air désolé si intense que je me rappelai n'avoir vu qu'une seule fois sur son visage. Un éclair de mémoire datant de quelques années me rappela les circonstances précédentes, qui avaient entouré ma plus vieille sœur, Pia. La douleur s'empara de moi alors que je devinai les paroles que ma mère devait me dévoiler.

    Et, malheureusement, j'eus raison sur ces paroles qui, comme celles à propos de ma plus vieille soeur, m'hanteront probablement l'esprit pendant toute ma vie.

    《Rivka, ils n'ont pas
    pu sauver Avigail...》
     


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